Enluminures, illuminations, hallucinations : Sayat Nova, chef d’œuvre du grand sorcier arménien Sergueï Paradjanov est un imagier bondissant et sensuel où les vieilles icônes orthodoxes prennent littéralement vie en une parade exubérante, un traité sur la lumière, la couleur et la matière, une cosmogonie excentrique où dégringolent en tableaux inouïs les saints, les animaux, les paysans, où le profane n’est plus le contraire du sacré mais sa condition joyeuse.
Film
Sergueï Paradjanov
Musique
Jonathan Kinglsey Seilman // Alice Dourlen // Paul Loiseau
Production
Murailles Music
Une vague de répression vise les milieux culturels et artistiques en Union Soviétique au début des années soixante. Dans ce contexte, le réalisateur Sergueï Paradjanov reçoit la commande officielle en 1966 des Studios Armenfilm d’Erevan pour réaliser une biographie filmée du poète arménien du XVIIIe siècle, Sayat Nova (1712 – 1795).
L’audace formelle du cinéaste, sa liberté de ton inquiètent les autorités. Distribué une première fois en 1969, le film est alors censuré.
Quasi muet, cette œuvre cinématographique, série de plusieurs tableaux, se prête tout-à-fait au jeu du ciné-concert et à la réinterprétation musicale. (« La peinture est muette, mes films aussi », dit Paradjanov).
Pour le créateur son nantais Jonathan Seilman, impliqué régulièrement dans dans des projets de théâtre ou de danse (Oliva Grandville, Loïc Touzé, Ambra Senatore…), l’aventure n’est pas entièrement nouvelle. En 2017, il questionnait déjà la forme du ciné-concert à partir du film Dionysus in 69 project en collaboration avec les danseurs Bryan Campbell et Lucie Collardeau.
Pour construire ce nouveau projet visuel et sonore, Jonathan Seilman s’entoure de l’artiste visuelle Alice Dourlen (également connue pour ses expérimentations sonores sous le nom Chicaloyoh) et le musicien du trio La Terre Tremble !!!, Paul Loiseau.
La scénographie est signée par Yves Godin, créateur lumière d’Olivia Grandville, Gisèle Vienne, Pascal Rambert, Boris Charmatz…