Revue de presse

Comment un conflit bien fait vaut mieux que pas de conflit du tout / Critique Marie Baudet La libre Belgique – 19/09/2023

« La plasticienne et scénographe Justine Bougerol signe un décor évocateur sans être figuratif. Dans ses vagues et ses drapés, mis en lumière par Alice Dussart, on lit autant la nature grandiose que le quotidien trivial – et bien sûr le théâtre. Voire les paysages de l’histoire de l’art tout comme ceux, intérieurs, que convoque Jean Le Peltier lorsqu’il évoque l’impossibilité pour quiconque de se mettre à la place d’autrui. » (…)

« Propice à tous les élans métaphoriques imaginables, Ici commence le pays de la liberté s’y offre des détours, certes, en se gardant d’en faire un système. Le registre mouvant des interprètes ose saupoudrer d’excès ses tonalités retenues, créant de délicieux reliefs et décalages au creux de ce paysage.
De même que, sans aborder de front les questions qui sous-tendent la société et l’actualité (genre, écologie, justice sociale…), ni les évacuer, le spectacle de Jean Le Peltier et ses complices (avec la collaboration dramaturgique de Lorette Moreau et Vincent Lécuyer) leur laisse des espaces – brèches infimes ou grandes étendues – où se poser, germer, pousser. »

« Ici commence le pays de la liberté » à l’Atelier 210 : les mots pour le dire / Critique Jean-Marie WynantsLe Soir – 20/09/2023

« Un peu lunaire, absurde, hors-sol, Ici commence le pays de la liberté est un formidable moment de réflexion et de rire autour du langage, de l’identité, de la manière singulière dont chacun voit le monde et la vie tout en peinant à l’exprimer par les mots. Aussi hilarant lorsqu’il déclame son texte de manière ridicule que lorsqu’il fond en larmes face à l’impossibilité des deux femmes à dialoguer, Jean Le Peltier, auteur et metteur en scène du spectacle, est formidable de bout en bout. À ses côtés, Sophie Guisset et Gwendoline Gauthier sont irrésistibles dans leurs personnages de femmes ancrées dans leurs certitudes mais redécouvrant petit à petit l’importance du langage et de la discussion.
Un spectacle aux allures d’ovni dans la production actuelle. Et ça fait du bien. »

Théâtre à l’Atelier 210 : Ici commence le pays de la liberté / Critique Diane Delangre – RTBF – 18/09/2023

« Avec  » Ici commence le pays de la liberté « , le conflit est envisagé avec toutes ses lettres de noblesse et comme une belle occasion pour y glisser de judicieuses réflexions sur notre besoin d’appartenance et la peur de l’autre. Tout un programme !

Côté décor, Jean Le Peltier a fait appel à la scénographe Justine Bougerol pour imaginer ce huis clos hors du temps. (…) Un imposant décor s’offre au regard, rappelant évidemment la forme d’un silo. Les esprits créatifs y verront peut-être un petit labyrinthe lumineux, sorte de chemin de pensées emprunté par les personnages dans leur processus de réconciliation. Une réussite scénographique qui apporte un cadre idéal au jeu des comédiens. Gwendoline Gauthier, Sophie Guisset et Jean Le Peltier forment un trio équilibré où chaque rôle est joué sans fausse note.

En bref, un texte rythmé, une bonne scéno, des artistes de talent, du rire et du débat : tous les ingrédients d’une bonne pièce sont réunis à l’Atelier 210 pour nous faire vivre une expérience agréable et enrichissante. »

Création / Atelier 210 – Bruxelles

La création Ici commence le pays de la liberté, de Jean Le Peltier, voit le jour à l’Atelier 210 à Bruxelles du 14 au 23 septembre 2023 (relâche les 17 & 18).

Cette création sera suivie d’une première exploitation sur les dates suivantes:

  • 10 & 11 octobre 23 @ Le Quai-CDN, Angers
  • 16 au 19 octobre 23 @ TU-Nantes
  • 28 & 29 mars 24 @ Théâtre de Vanves (en cours)

Réservations / Informations : Charles Eric Besnier-Mérand

Diffusion 23/24

Avec Tatiana, pièce tout entière dédiée à sa sœur disparue, Julien Andujar livre une fiction autobiographique, un conte documentaire, un numéro de cabaret. Jouant avec des identités multiples, il flirte drôlement avec la mort et l’amour, au fil d’une pièce à la fois grave et fantasque, drôle et bouleversante.

Créée au Manège, scène nationale de Reims dans le cadre du festival Born to be a live le 15 novembre 2022, la pièce engage sa seconde saison de diffusion sur les dates suivantes:

2 & 3 décembre 23 @ Théâtre Jordi Pere Cerda, Perpignan
14 & 15 décembre 23 @ Bois de l’Aune, Aix-en-Provence
19 janvier 24 – Festival ICI&LA / La Place de la danse CDCN @ Théâtre Sorano, Toulouse
25 janvier 24 @ Théâtre Alibi, Bastia
10 février 24 [version IN SITU] – Festival Everybody @ Le Carreau du Temple, Paris
27 > 29 juin 24 [version IN SITU] @ Contrepoint Café-Théâtre, en coréalisation avec l’association La Mouette, Agen

CONTACT @ Charles Eric Besnier

@ Théâtre du Rond-Point

Le petit garde rouge – un spectacle à découvrir en famille.
Créé en 2022 à la MC 93, François Orsoni a adapté, sous le titre Le petit Garde rouge, l’album autobiographique Mao et moi du peintre Chen Jiang Hong qui dessine en direct, insufflant rythme et poésie au récit de son enfance bouleversée par la Révolution culturelle. Sur scène, accompagné de trois interprètes et d’une bruiteuse, Chen peint les personnages et les décors de son histoire. Humaniste, politique, leur Petit Garde retrace un combat exemplaire pour la liberté.

Au théâtre du Rond-Point à Paris du 31 mai au 18 juin 2023
– du mardi au vendredi à 19h30
– samedi 16h et 19h30
– dimanche 11h – relâche lundis et jeudis

Informations / réservations pros | Karine Bellanger

Nouveau teaser vidéo

C’est un spectacle inclassable qui interroge la forme même de ciné-concert, mené par Jonathan Kingsley Seilman avec les musiciens Alice Dourlen et Paul Loiseau, le créateur lumière et scénique Yves Godin et en dialogue avec le film Sayat Nova du cinéaste arménien Sergueï Paradjanov.
Ce projet se révèle dans un nouveau teaser qui donne la mesure de sa dimension plastique, spatiale et poétique.
Retrouvez toutes les informations sur Sayat Nova, une production Murailles Music en collaboration avec Bora Bora productions.
Contact | Charles Eric Besnier

critique – toutelaculture.com

Grès, l’ingrédient d’une révolution sociale et culturelle – par Rudy Degardin

« Grès (tentative de sédimentation), c’est l’histoire d’un homme qui refuse de jouer la tragédie. Insulter le tout puissant Sphinx, jeter un pavé dans une vitrine – même combat. Sur les planches du Théâtre Ouvert, Guillaume Cayet nous partage sa « colère familière ». Celle de milliers de gilets jaunes, sortis de leur voiture respective pour se rassembler autour des ronds points. Des grains de sable, ballottés par le vent et prenant conscience qu’ensemble, ils peuvent former une roche solide. Un Grès jeté au cœur d’une machine infernale.

Ce monologue peut au départ effrayer. La mise-en-scène épurée ne flatte pas le public. Ici, le pauvre ne sera ni esthétique, ni romantique. Pour autant, il ne s’agit pas non plus d’une énième complainte sur la souffrance des précaires. Chaque minute du seul-en-scène, nous embarque au cœur du processus de sédimentation. »

(…)

Lire la suite de l’article sur le site www.toutelaculture.com

Entretien – MaCulture.fr

Propos recueillis par Wilson Le Personnic

Pourquoi, comment et quand se mettre nu sur un plateau de théâtre ? Avec le solo Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit), le danseur et chorégraphe Sylvain Riejou se confronte aux enjeux de la nudité en danse contemporaine et explore le rapport (dé)complexe·é de l’interprète avec son propre corps. Dans cet entretien, Sylvain Riejou partage les rouages de sa démarche artistique et revient sur le processus qui l’a amené à s’intéresser à la nudité en danse.

Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit) est le deuxième volet d’une trilogie qui gravite autour de vos « questionnements artistiques ». Quelles réflexions traversent cette recherche au long cours ?

Avec ces trois spectacles, je me questionne sur la manière de donner à voir ma méthode de travail et les chemins que j’emprunte pour créer un spectacle. Disons que je cherche à mettre en scène le processus créatif tel que je l’envisage. Depuis bientôt 15 ans, je suis interprète pour des chorégraphes, des metteurs en scène et des artistes plasticiens qui ont des manières très différentes d’envisager la création artistique. Cette place d’interprète est un endroit privilégié pour observer la façon dont ces artistes élaborent leur processus créatif. D’ailleurs, il m’est arrivé de trouver les chemins de créations plus intéressants que les créations en elles-mêmes : les exercices par lesquels on passe, les discussions, les tensions, les doutes et surtout les moments de jubilation collective. Je me suis rapidement dit qu’il était dommage que les spectateurs n’aient pas accès à tout ça et qu’il y avait un vrai potentiel à créer de la fiction autour de ces expériences. Pendant des bords plateaux certains spectateurs étaient surpris d’apprendre que pour créer un spectacle d’une heure il faut deux ou trois mois de travail, parfois plus. Je voulais donc essayer de montrer que pour créer un spectacle on passe par beaucoup de pistes qu’on abandonne ou qu’on réoriente. En effet, lors d’une création on traverse des expériences qui sont juste des étapes qui n’apparaissent pas dans le spectacle. L’acte créatif n’est pas rectiligne mais sinueux. C’est un processus long, parfois douloureux et les artistes ont besoin de ça pour se surprendre eux-mêmes.

Les deux premiers opus de cette trilogie ont pour point commun l’utilisation de la vidéo. D’où vient votre intérêt pour ce médium en particulier et surtoutquelle était la nécessité de son usage pour ces deux pièces en particulier ?

La vidéo m’a toujours fasciné car elle offre au corps des aptitudes surnaturelles. Plongé dans l’univers virtuel de la vidéo, le corps peut se démultiplier, se déplacer instantanément, modifier son échelle etc. Il peut donc se libérer des contraintes de la réalité physique. En revanche, il perd sa capacité à envahir la troisième dimension de l’espace et à improviser. Lors de ma résidence de recherche à L’L (lieu de recherche artistique à Bruxelles qui permet à un artiste de s’engager dans un travail expérimental, en solitaire, sans obligation de résultat, ndlr) entre 2013 et 2016, j’ai développé des outils pour basculer mon corps de l’espace réel du plateau vers l’espace virtuel de la vidéo et inversement. Je voulais lui offrir les avantages de ces deux espaces qui ouvrent des chemins de mouvement différents et complémentaires. Ces recherches m’ont permis de donner vie à mon double virtuel, une image vidéo de mon corps projetée grandeur réelle, avec laquelle je peux danser et dialoguer. Mon premier solo Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver, est un duo entre moi et ce double virtuel, lui étant le chorégraphe et moi l’interprète. L’utilisation de la vidéo est donc primordiale et présente tout au long du solo. Dans le deuxième solo, Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit), qui traite de la question de la nudité en danse contemporaine, la vidéo prend moins de place. Mon double virtuel n’est plus qu’un corps, il ne parle pas. Il me permet juste de prendre de la distance avec mon image corporelle. Je peux ainsi la détailler et l’analyser plus objectivement, un peu comme devant un miroir, sauf qu’ici mon reflet peut bouger indépendamment de mon corps réel. Au fur et à mesure du solo, ce corps virtuel disparaît pour laisser toute la place à mon corps réel. 

(…)

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