Sylvain Riéjou se croque le cerveau et en joue. Premier opus du danseur et vidéaste, ce One man show vidéo-chorégraphique partage avec panache et dérision les questionnements liés à la création. Repris en 2019, il se reformule dans une version tout particulièrement appréciée des jeunes spectateurs.
Pour nous emmener au large du poncif de l’artiste romantique ou torturé, autant en faire son port d’attache. Voici le postulat de la pièce de Sylvain Riéjou, qu’il donne à lire dès son titre.
Autodidacte depuis une dizaine d’années au montage vidéo, il l’explore ici comme un vecteur de composition chorégraphique.
Cette autofiction s’enrichit de la maturité de cette recherche personnelle, autant qu’elle emprunte à son enfance, danseur en herbe s’agitant seul dans sa chambre sur les clips de Prince, Madonna, Mylène Farmer ou Mickael Jackson. En effet, c’est une chanson de geste qui jalonne Mieux vaut partir…, à savoir des mouvements expressionnistes symbolisant les paroles. Ainsi, de trouvailles gestuelles – ne se privant pas de clins d’oeil à Pina Bausch et autres grandes signatures de la danse contemporaine – en pépites cocasses, le chorégraphe-danseur nous emmène sur une piste perlée de questionnements artistiques rémanents. Explorant d’innombrables possibilités de basculer son propre corps de l’espace réel du plateau vers l’espace virtuel de la vidéo, l’artiste se dédouble, se détriple, offrant à lui seul des duos ou des trios, s’amusant à créer plusieurs personnages qui se répondent, se chamaillent ou collaborent, notamment chorégraphe et danseur, ouvrant ainsi l’horizon du rire de ses « prises de tête » artistiques.
(Mélanie Drouère)
Depuis 2020, Sylvain Riéjou a également développé une version tout-terrain de Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver.
Article de Léa Poiré dans Mouvement sur La Grande scène à Arles
Entretien de Marika Rizzi avec Sylvain Riéjou pour MaCulture.fr