AFTER

Performance autour de la pièce AFTER,  dont la création initiale au printemps 2020 n’a pu aboutir en raison des confinements successifs.

« Cette pièce chorégraphique devait jouer au printemps 2020 dans des salles des fêtes ardennaises. Ses différents reports par mesure sanitaire nous ont conduit à mettre ce projet de côté, à le laisser dans des boîtes. On l’appelle notre création fantôme, celle qui n’a jamais joué et qui pourtant est encore présente dans nos corps. Avec l’équipe, nous décidons de ressusciter cette pièce, de la célébrer. La faire sortir des salles de fêtes, en incarner aujourd’hui les souvenirs et lui offrir un nouveau paysage, celui de Transfert. »
Julien Andujar et Audrey Bodiguel

 

La Boîte à gestes

Avec La boîte à gestes, Sylvain Riéjou invite des danseurs amateurs à participer à la création de chansons de geste collectives, sous forme de clips vidéo. Ce projet a vu le jour lors du premier confinement pendant lequel Danse Dense (Pantin) l’a invité à donner des ateliers en visioconférence à son groupe de danseurs amateurs. Il propose alors de transmettre le processus d’écriture d’une chanson de geste pour que chacun puisse écrire des gestes sur un couplet de la chanson La peau Léon de Jeanne Moreau qu’ils filment chez eux. Sylvain collecte ensuite les vidéos et les réunit à travers un montage vidéo : https://vimeo.com/475092517 (mot de passe : Jeanne Moreau) Le résultat conduit Sylvain à développer ce processus avec La boite à gestes, pendant toute la durée de sa résidence d’artiste associé au Triangle – cité de la danse de Rennes (2022-2023)

Le principe est simple. Une caméra installée dans une salle avec un éclairage, un cadrage et un décor uniformes. Sylvain peut ensuite recevoir les gens seuls ou à plusieurs, toutes les demi-heures pour leur expliquer le principe, les aider à écrire leurs gestes et les filmer, sur plusieurs jours ou en version « stage » d’une journée. Il les réunit ensuite dans un montage ludique qui peut se partager sur le temps d’un festival, d’un lancement de saison ou au sein d’un groupe de publics.

Je badine avec l’amour

(PARCE QUE TOUS LES HOMMES SONT SI IMPARFAITS ET SI AFFREUX)

« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuse, vaniteuses, curieuses et dépravées (…) mais s’il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. »
On ne badine pas avec l’amour, Alfred de Musset

– – –

« Cette citation, je ne l’ai pas découverte en lisant ou en allant au théâtre mais en regardant le film L’Etudiante (1988) de Claude Pinoteau. Enfant, je regardais beaucoup ce genre de films dits « populaires » qui mettent en scène des histoires d’amour entre un homme et une femme mais si je devais n’en retenir qu’un ce serait incontestablement Dirty dancing (1987) d’Émile Ardolino.

Ce film-là, je l’ai vraiment regardé en boucle et il m’a amené à faire un lien indissociable entre danse et rencontre amoureuse. C’est pourquoi il sera au centre de ce nouveau projet, avec lequel je vais questionner le pouvoir qu’a la danse de générer de la sensualité entre les corps. Je souhaite y témoigner, en tant qu’homme homosexuel qui a construit sa perception de la séduction, à travers des films des années 80 qui exposent des relations hétérosexuelles très normées. Des films qui de surcroît tiennent beaucoup plus de la fiction que de la réalité. Quelle confusion des genres se produit ? Quelle confusion aussi entre réalité et fiction ? Quel rapport à son propre corps et à celui d’autrui ?

Pour la première fois, je vais convoquer au plateau d’autres danseurs et danseuses. Cela me permettra de provoquer des rencontres entre les corps, ce qui me semble indispensable pour traiter ce sujet. Au-delà d’une exploration des danses de séduction, cette pièce racontera ma première transmission des matériaux chorégraphiques que j’explore seul depuis une dizaine d’année. Des danses simples, où la précision du geste repose sur un lien étroit avec la musique.  »

Sylvain Riéjou

PRESSE

Je badine avec l’amour…, fantaisie introspective et réjouissante / Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – L’Œil d’Olivier

(…) « Attention, ça déménage. Le verbe haut, ni le geste, ni la langue dans leur poche, le chorégraphe sabinois et ses acolytes s’amusent à cœur joie. Passant à la moulinette airs d’opéra, partitions de ballet hyper référencées et autres chansons de variétés françaises cultes, tout en égratignant les grammaires très codées du classique et du contemporain, ils revisitent l’histoire de la danse et réinventent le duo amoureux, cassent les normes et défoncent avec ingéniosité et facétie les carcans sociétaux. »

La danse, cette histoire d’amour / Bélinda Mathieu – Sceneweb

(…) « Grâce à son sens aiguisé du spectaculaire, qui ne laisse pas une seconde à l’ennui – par les jeux de lumières dynamiques, la facétie du texte et les pantomimes amusantes – Sylvain Riéjou et son équipe déploient une histoire de la danse faite de trajectoires personnelles. En mêlant références populaires et pointues, ils réactivent les souvenirs et les affects provoqués par la danse, dans leurs corps, comme dans ceux du public. Si les imaginaires de danse sont hétéronormés, ils nous prouvent qu’ils ne sont pas inéluctable (bien que collants), qu’ils peuvent évoluer, s’affirmer queer et déjouer les normes de genre. (…)

Tradition et identité dans le programme B de la Belle Scène St Denis / Amélie Blaunstein Niddam – Toute la culture

Mais c’est indéniablement la proposition de Sylvain Riéjou, (…)  qui remporte notre adhésion. (…)
Avec un humour fou et une immense intelligence, Sylvain Riéjou s’empare de son film culte, Dirty Dancing, pour raconter comment, adolescent, cela lui a fait prendre conscience de son homosexualité. (…)
Accompagné de Julien Gallée-Ferré, Clémence Galliard et Émilie Cornillot, le quatuor, sous couvert de légèreté kitsch, délivre une histoire de la danse des années 90 à aujourd’hui. Riéjou offre une leçon de chanson de geste, le rébus chorégraphique inventé par Daniel Larrieu, sur Nathalie de Gilbert Bécaud. Génial. On a hâte de voir la création en novembre au Pavillon Romainville la saison prochaine !

A Avignon, deux belles scènes qui s’offrent le meilleur de la danse / Auriane Bavelier – Le Figaro

« Le chorégraphe s’embarque dans un remake de Dirty Dancing , pièce qui le hante depuis l’enfance et qui a décidé de sa vocation de danseur. Il interroge l’art du duo d’amour, la danse contemporaine, le lien du chorégraphe et du danseur, la sensualité du pied qui se pose au sol. Un exercice plein de finesse et d’idées. On ne sait pas comment seront les deux actes qui restent à écrire, et qu’on découvrira en novembre, mais le premier acte est proprement désopilant. »

A la belle scène St Denis on y danse aussi / Bélinda Mathieu – Sceneweb

Chorégraphe facétieux, Sylvain Riéjou croise dans son travail la chanson de geste et les films de danse. Pour son dernier spectacle, c’est le film Dirty Dancing qui y passe. Dans un quatuor dansé et parlé, qui se constitue au fur et à mesure, les parcours des interprètes (Julien Gallée-FerréClémence GalliardÉmilie Cornillot et lui-même) cohabitent avec un remake homoérotique en lip-sync d’une scène du film culte. Paroles et gestes servent une narration décalée, où apparaissent les filiations de chaque danseur, leur formation, les danses d’artistes emblématiques qu’ils ont traversées (Bagouet, Larrieu ou Keersmaeker). Manière de constituer une ébauche de cartographie la scène contemporaine. Pop, réjouissant et comique, Sylvain Riéjou n’hésite pas à se moquer de lui-même et au passage de la danse contemporaine, avec la ferme intention de la rendre plus accessible. Histoire de ne pas laisser son public dans un coin !

Endosser le costume

Cette lecture performée, musicale et nomade est extraite du cycle Le Parlement des invisibles.

Claire, étudiante brillante doit comme beaucoup, accepter un CDI de dix heures par semaine dans une boîte de livraison rapide de pizzas pour financer ses études. C’est le récit édifiant, tour à tour drôle et effrayant, de la jeunesse d’aujourd’hui, contrainte à une double vie si elle veut réussir dans le monde moderne. A consommer sans modération !

« La pizza que je tiens dans ma main a été commandée il y a 3 minutes. Dans 60 secondes, si elle n’est pas dans le four, le compteur apparaîtra en rouge. Il faut que je me dépêche de la valider. »

Cielles qui manquent

Triptyque pour un a(d)venir

Depuis ses premières créations, La réciproque n’a de cesse d’interroger le 21e siècle tel qu’il se présente, tel qu’on peut le projeter, se l’autoriser, s’appuyant autant sur des textes fictionnels que sur des sources documentaires.
Le projet protéiforme Cielles qui manquent ouvre un nouveau cycle qui, tout en prolongeant cette exploration, l’aborde sous l’angle d’autrices contemporaines, de leurs langues et de leurs préoccupations.

Si la récente pandémie que nous avons vécue questionne jusqu’aux fondements de l’acte de créer pour le plateau, comme des objets qui en découlent, Marie-Laure Crochant s’engage ici dans une ambitieuse tentative de réponse à plusieurs mains.

Trois textes sont au cœur du travail : La chute des comètes et des cosmonautes de Marina Skalova, Rendez-vous à l’aube de Zinnie Harris, et Lucas et le Temps de Niki Orfanou. Trois dialogues dont cinq partitions féminines  et qui, chacun à sa manière, met en jeu le rapport à l’identité, à la mémoire, au temps et au passage –  récits traversés de fantômes qui sont  autant  ici une figure, là une utopie collective. Trois écritures dont les liens, les affinités et les échos se révèlent dès leur mise en perspective commune et envisagée sous un format triptyque qui traversera un seul espace scénique et plastique.

Pour ce faire, Marie-Laure Crochant (mise en scène) s’entoure de deux collaborateurs créateurs Stéphane Fromentin (musique) et Tommy Poisson (vidéo), ainsi que du dramaturge Hugo Soubise. Une première phase de recherche-action associée à des résidences financées aura pour visée de faire ressortir les axes saillants et les articulations communes à ces trois histoires dans un travail partagé, redistribuant les rôles de chacun et chacune dans l’équipe selon les textes (format théâtral, film scénique ou pièce d’inspiration radiophonique pour la troisième).

C’est aussi une nouvelle aventure artistique et humaine qui fait se rencontrer sur le plateau quatre riches personnalités: les interprètes Claudine Charreyre (François Rancillac, Philippe Delaigue, Christians Schiaretti…), Ruth Olaizola (Joël Pommerat), Hélène Raimbault (Thomas Jolly, Claudia Stavisky…) et David Jeanne-Comello (Théâtre des Lucioles, Mélanie Leray, Martial di Fonzo Bo, Elise Vigier, Matthias Langhoff…) .

(Visuel : James Turrel)

A propos des textes

La chute des comètes et des cosmonautes – Marina Skalova
Une jeune astrophysicienne et son père prennent la route pour un Berlin-Moscou en voiture. Tout au long du trajet, huis-clos de l’intime et de l’exil, ils se querellent avec humour, font s’entrechoquer leurs mondes dans un grand fracas d’utopies. Sur fond de chute de l’URSS et d’effondrement des idéologies, ce voyage raconte l’inscription des heurts de l’Histoire dans le corps des individus et la part d’héritage reçu par les jeunes générations…
Rendez-vous à l’aube – Zinnie Harris – trad. Blandine Pélissier
Deux femmes, Helen et Robyn, se retrouvent sur une plage déserte après le naufrage du bateau qu’elles avaient loué pour une promenade en mer.
Après la joie de se retrouver toutes les deux saines et sauves, même si bien secouées, vient le mystère. Pourquoi n’arrivent-elles pas à comprendre où elles sont et ne peuvent-elles rentrer chez elles ? Pourquoi Robyn a-t-elle des images d’une autre réalité, d’une réalité dont Helen ne fait plus partie ?
Lucas et le Temps – Niki Ourfanou – Trad. Blandine Pélissier
Qui est ce Lucas ? Cette question est clairement le fil conducteur des sept scènes de la pièce. Répondre ? Non, vous vous promenez dans le labyrinthe, Lucas est un espace vide rempli de langage et d’indices de personnes. Absent et présent, tour à tour amant, frère, il joue le rôle central dans les histoires que deux femmes, une  infirmière et l’autre sans doute d’un certain âge et en perte de mémoire, se racontent pour s’arracher quelque chose à l’écoulement du temps: un souvenir, une invention, un désir…

Le petit garde rouge

CREATION LE 10 MARS 2022 A LA MC 93 – BOBIGNY

Album autobiographique de Chen Jiang Hong paru en 2008 à l’Ecole des Loisirs sous le titre Mao et Moi, Le petit garde rouge retrace le parcours d’un enfant chinois pris dans la tourmente de l’Histoire. Alors qu’il coule une enfance paisible auprès de ses parents, grands-parents et sa sœur sourde-muette, sa vie est bouleversée par l’arrivée de la Révolution Culturelle.

Cet épisode affleurait déjà dans Les Contes Chinois, précédente adaptation de deux autres ouvrages de Chen Jiang Hong par François Orsoni : « Le Prince tigre est déjà une métaphore de l’exil, l’histoire d’un enfant parti seul se confronter à un monde hostile, tandis que Le Cheval magique de Han Gan raconte l’histoire d’un enfant qui s’émancipe à travers l’art. Nous avions déjà là deux éléments essentiels de la vie de Chen.

Le petit garde rouge — traduction littérale du titre chinois — se place à ce moment précis où tout bascule. ». Violence, spoliation, propagande, humiliation… Chen assiste avec ses yeux d’enfant à l’éclosion d’un monde où l’on brûle les livres et détruit les souvenirs, révolution longtemps idéalisée par le monde Occidental.

« J’ai découvert le travail de Chen sur une vidéo dans laquelle on le voyait dessiner devant des enfants. L’énergie qu’il dégageait m’avait beaucoup ému. La puissance du dessin fascinait ces enfants, médusés, concentrés, hilares autour de lui… C’est à partir de ces quelques images que je suis allé vers ses livres. » François Orsoni

« Le petit garde rouge est extrêmement important pour moi. C’est un livre très personnel, dans lequel je retrace l’histoire de la Chine à travers celle d’un enfant. Je pense qu’il est de mon devoir de transmettre ce récit aux jeunes générations, afin qu’elles puissent mieux comprendre la Chine d’aujourd’hui, mais aussi comment cet épisode a durablement marqué le 20ème siècle. » Chen Jiang Hong

ICI COMMENCE LE PAYS DE LA LIBERTÉ

Une fête folklorique qui part en vrille, des souvenirs déformés, des existences autant banales que tragiques. Un huis clos spectral où trois personnages, tout à la fois drôles, maladroits, méditatifs ou vindicatifs, esquissent une tentative de réconciliation avec eux-mêmes.

Dans  ICI COMMENCE LE PAYS LA LIBERTÉ, on déplace l’idée que l’on se fait d’un pays. On imagine, en fait, que de pays il n’y en a vraiment qu’un seul, un territoire auquel une personne appartient vraiment, un territoire fermé dans lequel personne ne peut entrer. C’est cet espace mental où il n’y a que nous, un paysage mental qui nous accompagne partout. Le reste, en y réfléchissant, ce ne serait que des fictions, plus ou moins solides, qui se perpétuent dans le temps et auquel on s’attache plus ou moins volontairement.

Il y est question de la manière dont on se raconte notre  existence. À nous même et aux autres. Il y est question de conversations intérieures, de souvenirs qui se déforment avec le temps, mais  aussi de la manière dont on s’imagine des événements historiques. De comment, dans un récit, l’agencement de ces événements modifie l’idée que l’on s’en fait.  

Il y est surtout question d’un comédien qui joue particulièrement mal et qui déclenche une bagarre général dans un village.  C’est le jour de la fête de l’Arbre de mai qui célèbre la frondaison et la fécondité.
Mais cette année, entre la levée de l’arbre par les hommes et la danse folklorique par les femmes et les enfants, un comédien a été embauché pour proposer une petite reconstitution historique.

Histoire de dramatiser le sens de cette fête, de rendre le moment plus solennel. Mais personne du village n’a vraiment été prévenu.

Il jouait une reconstitution historique avec une voix bizarre pleine d’emphase et d’assurance.

Quelqu’un a dit : C’est bon ?! C’est bientôt fini ?

Alors un autre lui a répondu : Si tu le coupes tout le temps, ça ne va pas aider !

Et le premier de lui dire : Toi, quand tu travailleras autant que moi je travaille, tu pourras la ramener !”  

C’est là que ça a dégénéré. Les gens se sont battus. Ils ont voulu s’en prendre au comédien. La femme qui hébergeait le comédien l’a tirée par la manche, elle l’a fait courir jusqu’à une petite porte en pensant qu’elle donnait sur un jardin, une infirmuière les poursuivait. Ils ont ouvert la porte et ils sont tombés dans l’obscurité au fond de ce qui était en fait un profond silo à grains médiéval.

La pièce commence ici, et ces trois personnages bloqués dans un état de semi-conscience, entre la vie et la mort, vont être amenés à partager leurs postures et commenter ce qu’ils pensent de celle des autres. Les deux femmes en particulier, l’une députée, l’autre infirmière,  qui ne se parlent plus depuis l’enfance, seront amenées à se reconsidérer.

Et on observera sur scène, comment reste ou non un souvenir.
Et comment au présent, avant de devenir un souvenir, une situation qui se déroule sous nos yeux nous laisse la possibilité d’agir. On observera aussi quels sont nos réflexes, nos arrangements moraux, quand juste avant  l’humiliation, quand il est encore temps de parler ou d’agir – victimes, nous pourrions encore être capables de nous  opposer, – bourreaux, de nous arrêter.  Observer pourquoi s’opposer, dire “non”, semble dans ces instants, soudain, invraisemblablement difficile.

Et de souvenirs en souvenirs, c’est un paysage fait de petites et de grandes humiliations qui se  dessinent pour nos trois personnages, où les specteur·rice·s reconnaîtront sans doute ces  situations à la fois banales et tragiques de l’existence.

Jean Le Peltier

+ Revue de presse

+ Dossier diffusion

 

Mieux vaut partir d’un cliché… (Version tout terrain)

Après une reformulation à destination des jeunes spectateurs et des publics scolaires, Sylvain Riéjou offre une déclinaison « tout terrain » de son solo Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver.

Conçue pour s’inviter dans tous types de contextes ne permettant pas de conditions de plateau (noir, éclairages, etc), cette forme est une conférence dansée autour des principes mis en jeu dans le solo. Elle donne à voir l’écriture des gestes puis le travail autour de l’interprétation du mouvement.

Cette séquence se prolonge par un échange avec le public qui l’invite à explorer les notions fondamentales de la danse contemporaine.

Durée |  de 30′ à 60′.

Le Cabaret discrépant (reprise)

Le Cabaret discrépant, en revisitant les propositions du mouvement lettriste en matière de danse propose une conférence performance en forme de fugue chorégraphique.  Hommage à une mouvance d’une grande inventivité formelle et critique, autant que regard sur les enjeux et les moteurs qui traversent la danse depuis une quinzaine d’années, le Cabaret discrépant réunit musicalité et composition millimétrique, engagement du corps et de la voix, ironie critique, tribune polémique et manifeste politique anti-réactionnaire d’une danse qui croit à sa place essentielle et originale.

En s’attaquant aux fondements du Ballet, Isidore Isou et Maurice Lemaître pulvérisent littéralement l’art chorégraphique de leur temps et posent avec un humour ravageur les bases d’une réflexion qui continue d’agiter la danse d’aujourd’hui. Ils inventent des processus d’écriture offrant de multiples entrées. Danse de l’amorphe et de l’arythmie, de la lenteur et de l’immobilité, danse de la disparition, comment ne pas faire le lien entre ces propositions lettristes et certaines des œuvres les plus radicales de ces dernières années.

Avec la reprise de la seconde partie (celle au plateau) de cette pièce qui compte parmi les succès de ses créations, Olivia Grandville redonne vie à un spectacle jubilatoire, joyeusement d’actualité, pour le proposer à toutes les scènes et notamment celles qui ne se destinent pas spécifiquement à la programmation chorégraphique.

A l’origine fut la vitesse

Le Testament de Sov Strochnis

Proposition immersive, théâtrale et sonore  de PHILIPPE GORDIANI et NICOLAS BOUDIER pour 44 spectateurs à partir de 13 ans

Dans un monde balayé par les vents, un mythe perdure, leur source : l’Extrême-Amont. Inspiré du roman La horde du contrevent d’Alain Damasio, le spectacle A l’origine fut la vitesse invite le spectateur à s’immerger dans un dispositif scénique inédit, une salle d’écoute augmentée. Le spectacle de Philippe Gordiani et Nicolas Boudier place cette épopée dans un monde victime d’un climat déréglé. Les premiers flashs apparaissent, l’histoire commence…
Equipé d’un « combo », masque écran et occultant combiné à un casque audio à conduction osseuse (la voix du comédien résonne directement à l’intérieur du crâne), le spectateur se retrouve relié à la mémoire de Sov Strochnis, ultime survivant de la 34eme Horde. Il vit ainsi une expérience singulière dans une forme transdisciplinaire originale où la musique et le son sont conçus comme supports premiers de la narration. Une expérience qui ouvre les portes de l’imaginaire en éveillant de façon originale sens et perceptions.

« A la lecture de La Horde du contrevent, j’ai développé un imaginaire musical et sonore construit à partir du vent, personnage principal du roman de Alain Damasio. J’ai eu le désir de créer un spectacle hybride et immersif mêlant texte, musique et art numérique autour de ce roman, un spectacle riche de la transversalité de mon parcours artistique, avec la musique comme vecteur.
La Horde du contrevent relate une quête illusoire : un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Dans ce spectacle, pour raconter cette histoire nous avons pris le parti du monologue par le biais de Sov Strochnis, le scribe. Les spectateurs sont directement reliés à sa mémoire fragmentée. Quelle a été sa quête ? En quoi son aventure peut-elle parler à chacun ? Que peut-il en raconter ? La source du vent, l’extrême Amont, est elle une quête intérieure, une quête de soi ?

Lorsque je visualise les images récentes des typhons, qui sont de plus en plus fréquents, j’ai l’impression qu’ils sont la représentation exacte d’une science-fiction imaginée 60 ans plus tôt par Ballard et que Damasio questionne lui aussi le monde de demain, d’aujourd’hui. En ce sens, s’attaquer à
la
Horde du Contrevent, c’est s’attaquer à la question du réchauffement climatique, de l’anthropocène, et c’est proposer une sensibilisation indispensable à la  transformation du monde qui nous entoure. Est-ce vraiment une quête illusoire ? Un Extrême Amont ? »
Philippe Gordiani & Nicolas Boudier